« Les conflits et la violence ont exposé les gens à des violations des droits de l’homme et ont laissé les communautés avec un accès très limité à la nourriture et aux moyens de subsistance. »
Les directeurs régionaux des Nations Unies pour l’Afrique orientale et australe ont publié hier une déclaration commune sur le Mozambique. L’ONU se dit « profondément préoccupée par l’aggravation de la crise humanitaire et l’escalade de la violence qui forcent des milliers de personnes à fuir dans la province de Cabo Delgado ».
Les directeurs régionaux commencent par citer les chiffres du gouvernement : plus de 565 000 personnes ont dû fuir leurs habitations, leurs villages et donc leurs moyens de subsistance. Ils l’affirment, « l’intensification du conflit et la détérioration de la situation humanitaire à Cabo Delgado ont rendu les communautés totalement dépendantes de l’aide humanitaire ».
Et cette situation humanitaire critique est encore complexifiée par la crise sanitaire.
« Les conflits et la violence ont exposé les gens à des violations des droits de l’homme et ont laissé les communautés avec un accès très limité à la nourriture et aux moyens de subsistance. L’insécurité croissante et la médiocrité des infrastructures signifient qu’il est devenu plus difficile d’atteindre les personnes dans le besoin et avec la pandémie de COVID-19, la crise est devenue encore plus complexe. »
Autant de problématiques qui s’ajoutent à une « situation déjà désastreuse » en ce qui concerne « le manque de nourriture, d’eau, d’assainissement, d’abris, de santé, de protection et d’éducation adéquats ».
Ajoutons que les directeurs pointent également « l’imminence de la saison des pluies dans un pays particulièrement sujet aux extrêmes climatiques, comme l’ont illustré de façon dévastatrice les cyclones Idai et Kenneth en 2019 ».
« Plus récemment, la tempête tropicale Chalane, qui a frappé les mêmes populations en
décembre dernier, comme le méga cyclone Idai il y a moins de deux ans, qui fut un rappel brutal de la menace climatique auxquels les Mozambicains sont confrontés et de l’urgence d’augmenter massivement les investissements dans la résilience. »
Ainsi, « pour enrayer l’extrémisme violent », ils en appellent à « une approche transnationale des initiatives de développement », mais aussi à la priorisation de « l’autonomisation économique et à l’inclusion sociale et politique des femmes et des jeunes ».
M.C.
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